Les 10 curatrices des expositions de l'Art Month (avril 2025)

Depuis la Saison 4, l'Art Month s'enrichit de l'expertise de dix curatrices - historiennes de l'art, critiques reconnues, commissaires indépendantes et directrices artistiques - qui conçoivent et dirigent les expositions collectives dans le Marais parisien. Chaque curatrice développe un projet singulier autour des cinq artistes de son groupe, révélant les résonances thématiques, esthétiques ou conceptuelles qui traversent leurs œuvres. Cette collaboration inédite entre curatrices établies et artistes émergentes crée un dialogue fertile où l'excellence du commissariat français contemporain rencontre la vitalité de la création en devenir, transformant l'Art Month en un événement de référence qui offre au public et aux collectionneurs une lecture renouvelée de l'art contemporain féminin.

 

 

  • Jeanne Barral

    Jeanne Barral

    Curatrice de l'exposition "Être relation", saison 4

    Jeanne Barral a conçu l'exposition "Être relation" comme "la rencontre entre 5 femmes, 5 artistes, 5 identités qui se questionnent et nous questionnent". Commissaire d'exposition reconnue, elle a organisé des expositions monographiques pour des artistes majeurs comme Ann Veronica Janssens, Huang Yong Ping ou Bertrand Lavier à la galerie Mennour, et co-curaté la rétrospective "Missing" de Sophie Calle à San Francisco en 2017.

     

    Son approche curatoriale, nourrie par son expérience à la Fondation Cartier où elle a organisé des expositions majeures comme "La Vallée" de Fabrice Hyber, révèle comment Nour Awada, Valérie Burnand Grimaldi, Margaux Derhy, Marta Nijhuis et Célia Rakotondrainy partagent "une quête d'identité et de la façon de la matérialiser". Jeanne Barral, également autrice du livre "Actéonne - Naissance d'une statue" (2022) qui explore la relation entre art et expérience personnelle, identifie avec finesse les liens invisibles qui unissent ces pratiques singulières.

     

    À travers "Être relation", elle interroge avec acuité : "Quand on a des origines multiples, quand on se sent déraciné, comment crée-t-on et que crée-t-on ?" Sa réponse curatoriale révèle que ces artistes créent "des images, certes, mais aussi et surtout des relations : aux autres, à sa culture ancestrale, à des paysages fantasmés, des ascendances rêvées".

    Jeanne Barral transforme ainsi cette exposition en territoire de réflexion sur "l'identité et l'altérité dans un monde de métissages", offrant un espace où chaque œuvre devient acte de réconciliation avec ses propres racines multiples.

  • Eugénie Bélier

    Eugénie Bélier

    Curatrice de l'exposition "Hylé", saison 4

    Eugénie Bélier a conçu l'exposition "Hylé" comme une exploration philosophique de la matière en perpétuelle transformation. Diplômée de l'ENS en philosophie contemporaine et de l'EHESS en esthétique, elle puise dans la pensée grecque antique pour révéler comment cinq artistes partagent "une même fascination : la métamorphose de la matière".

     

    Son approche curatoriale, nourrie par sa formation philosophique et son expérience dans l'audiovisuel, dévoile la "dynamique profonde et invisible" qui anime les œuvres de Claire Fréchet, Chloé Levesque, Alaïs Raslain, Mathilde Brunelet et Margaux Desombre. Eugénie Bélier orchestre un dialogue où chaque pratique artistique révèle un aspect de cette hylé vivante et changeante.

     

    À travers son texte curatorial empreint de poésie et de rigueur conceptuelle, elle accompagne le visiteur dans la découverte de ces "fragments du monde en mutation". Son regard, formé aux recherches philosophiques qu'elle développe actuellement en podcast, transforme l'exposition en méditation sur "l'impermanence et le changement constant qui régit le monde".

     

    Eugénie Bélier révèle ainsi "ce moment de grâce quand la matière prend forme de manière inexplicable et sublime", invitant à une contemplation de "cette fulgurance inintelligible qui bouleverse le regard", comme l'évoque la maxime d'Héraclite qui clôt sa réflexion : "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve."

  • Caroline Boudehen

    Caroline Boudehen

    Curatrice de l'exposition "Votre monde pendant un instant", saison 4

    Caroline Boudehen a conçu l'exposition "Votre monde pendant un instant" comme une exploration de la beauté saisie dans l'instant - "ce que Jankélévitch appelait le primultime". Journaliste, auteure et art advisor, elle a développé son expertise de l'art contemporain à travers un parcours international, notamment à Shanghai où elle a dirigé Art+Shanghai Gallery et collaboré avec de prestigieuses publications.

     

    Son approche curatoriale révèle comment Charlotte Barrault, Dalila Belkacemi, Julia A. Etedi, Magalie Pouillard et Andrea Weber "saisissent l'instant, le traversent, l'explorent comme un territoire". Caroline Boudehen déploie une vision sensuelle de l'art où chaque œuvre devient "loupe, révélant des fragments du monde, en dialogue entre intime et universel".

     

    Forte de sa capacité à décrypter les enjeux contemporains à travers l'art - illustrée par son livre "Le Boom de l'art contemporain en Chine" (Éditions de l'Aube, 2022) - elle accompagne le visiteur dans la découverte de ces "cartographies" artistiques où "nature, mémoire, sensation" se conjuguent. Son texte curatorial poétique révèle cette "sensualité qui imprègne le geste, la matière, le regard", créant un "espace intérieur tourné vers l'extérieur" où chaque fragment artistique devient un monde à contempler, comme l'évoque la citation de Georgia O'Keeffe qui inspire le titre de l'exposition.

  • Florence Cocozza

    Florence Cocozza

    Curatrice de l'exposition "Paysage de l'invisible", saison 4

    Florence Cocozza a conçu l'exposition "Paysage de l'invisible" comme une exploration transcendantale où "la poésie, la mémoire et la rêverie façonnent de nouveaux imaginaires pour offrir un espace de réparation". Forte de plus de dix ans d'expérience dans le marché de l'art et d'une expertise en urbanisme culturel, elle dirige Art City Agency et FCZA art advisory, tout en assurant la direction artistique d'Artbliss Paris depuis 2020.

     

    Son approche curatoriale s'inscrit dans une tradition romantique qui résonne avec les "visions mystiques et symbolistes" de William Blake, révélant comment Déborah Calfond, Marie de Lignerolles, Julie Ozanne et Arièle Rozowy créent des univers où "les formes, le corps, et les paysages se mêlent, se transforment et se recomposent pour insuffler un élan d'émancipation libératrice".

     

    Florence Cocozza, habituée à revitaliser les espaces urbains par des projets artistiques engageants, orchestre ici un dialogue intime où chaque pratique devient "véhicule de libération et de guérison". Son expertise développée dans l'accompagnement des particuliers et entreprises pour l'acquisition d'œuvres d'art trouve ici une expression poétique et engagée.

     

    À travers "Paysage de l'invisible", elle invite à "une immersion dans l'intime, où l'amour, la transformation et la mémoire deviennent des forces créatrices, appelant à une redéfinition de ce que nous sommes et de ce que nous rêvons", transformant l'exposition en véritable territoire de résurrection artistique.

  • Inès Frachon

    Inès Frachon

    curatrice de l'exposition "Territoires sensibles", saison 4

    Inès Frachon a conçu l'exposition "Territoires sensibles" comme une méditation sur notre relation à la Terre, invitant à "entrer en résonance avec elle, épouser ses reliefs, ressentir ses pulsations et écouter son souffle profond". Forte de plus de dix ans d'expérience dans le marché de l'art, anciennement responsable de galerie à Paris et aujourd'hui basée à Marseille, elle développe une pratique curatoriale sensible aux enjeux contemporains.

     

    Son approche révèle comment Carla Talopp, Emmanuelle Blanc, Karima Duchamp, Marion Vallerin et Victoria Tanto créent "une cartographie intime qui interroge la relation profonde entre l'humain et son environnement". Inès Frachon orchestre un dialogue où chaque pratique artistique - de la peinture intuitive aux céramiques stratifiées, de la photographie tellurique aux tissages méditatifs - devient acte de résistance à "l'accélération contemporaine".

     

    À travers son texte curatorial empreint de poésie et d'urgence écologique, elle accompagne la découverte de ces "territoires où l'homme ne domine plus mais coexiste, écoute, se laisse traverser". Son expertise de commissaire d'exposition et cheffe de projet en art contemporain se révèle dans cette capacité à transformer l'espace d'exposition en véritable "territoire de réconciliation".

     

    Inès Frachon présente ainsi ces cinq artistes comme des "passeuses d'une humanité en métamorphose", créant avec "Territoires sensibles" un manifeste pour que "ces territoires sensibles se transforment en terres lumineuses et ostensibles".

  • Albane Herrgott

    Albane Herrgott

    Curatrice de l'exposition "Ce qui nous touche", saison 4

    Albane Herrgott a conçu l'exposition "Ce qui nous touche" comme un voyage au cœur des émotions intimes de cinq artistes françaises. Curatrice indépendante et fondatrice de la Galerie Grès, elle a orchestré un dialogue sensible entre les œuvres de Marie Berthouloux, Mélanie Challe, Agnès Decourchelle, Tiphaine Descamps et Céline Lareine.

     

    Son approche curatoriale met en lumière la diversité des médiums - de la broderie sur chanvre aux photographies en passant par la cire et les trames de jute - tout en révélant les fils invisibles qui relient ces pratiques : la mémoire du geste, la transmission, et la quête commune de l'essentiel que chaque artiste exprime à travers sa propre matérialité.

     

    Albane Herrgott a su créer une exposition où chaque œuvre trouve sa résonance dans un ensemble cohérent, invitant le spectateur à une "promenade personnelle" à travers ces paysages intérieurs. Son texte curatorial, empreint de poésie, accompagne la découverte de "Ce qui nous touche" en révélant ce qui unit ces artistes au-delà de leurs différences techniques : leur capacité à peindre non pas ce qu'elles voient, mais ce qu'elles ressentent.

  • Céline Lerebourg

    Céline Lerebourg

    Curatrice de l'exposition "Briller fort", saison 4

    Céline Lerebourg a conçu l'exposition "Briller fort" comme un hymne à l'émancipation créatrice et à la puissance féminine. Commissaire d'exposition et directrice artistique engagée, elle soutient au quotidien les visions d'artistes œuvrant pour la diversité bioculturelle, nourrie par les sensibilités critiques des pays où elle a vécu (Argentine, Australie, Colombie).

     

    Son approche curatoriale, qui "expose les angles morts de nos récits collectifs", trouve ici une résonance particulière dans cette célébration de l'audace artistique féminine. Fondatrice d'un espace culturel indépendant à Bogotá en 2017, elle a organisé de nombreuses manifestations autour de la justice sociale, accompagnant notamment les premières expositions de photographes colombiens aujourd'hui reconnus internationalement.

     

    À travers son texte poétique et incisif, Céline Lerebourg révèle la trajectoire de ces artistes qui ont pris "leurs pinceaux, leur courage, de la place, la lumière, le large" pour "s'extraire, s'étendre, s'épandre". Présidente de l'association Sur Real et membre des associations Les filles de la photo et C-E-A, elle inscrit "Briller fort" dans une démarche militante où l'art devient territoire de résistance et d'affirmation. Son regard, aiguisé par sa pratique curatoriale internationale et sa finalité au Prix BMW Art Makers en 2024, transforme cette exposition en manifeste pour toutes "celles qui, avant elle, pour celles qui, avec elle", osent briller.

  • Pauline Lisowski

    Pauline Lisowski

    Curatrice de l'exposition "Constellation Fertiles", saison 4

    Pauline Lisowski a conçu cette exposition comme un territoire de "coopération, de relations et de réparation" où les artistes "se rencontrent autour de pensées écoféministes, de liens à la terre, de pratiques engagées". Critique d'art et commissaire d'exposition indépendante, membre de l'AICA et de C.E.A, elle développe une pratique curatoriale centrée sur "le rapport des artistes à la nature, au paysage et à l'écologie".

     

    Son approche, nourrie par sa formation à l'École Nationale Supérieure d'Art de Nancy et à l'École de Paysage de Blois, révèle comment Clémence Vazard, Julie Boileau, Gabriela Larrea Almeida, Stéphanie Olivar et Carine Valette incarnent "la transmission des gestes de femmes, de génération en génération". Collaboratrice permanente à l'Observatoire de l'art contemporain et membre d'Art of Change 21, Pauline Lisowski orchestre un dialogue où chaque pratique artistique devient acte de préservation des "savoir-faire de ces grands-mères, ces mères, ces brodeuses, ces jardinières et guérisseuses".

     

    À travers son texte curatorial empreint d'urgence écologique et de conscience féministe, elle accompagne la découverte de ces "déplacements en différents lieux" qui "nourrissent les gestes et l'engagement artistique". Son expertise, développée dans ses collaborations avec Art Press, Impact Art News ou lacritique.org, transforme cette exposition en manifeste pour "un monde de relations fluides, porteuses d'espoir", invitant à "emprunter ces différents chemins qui poussent à agir, à s'investir et respecter les écosystèmes".

  • Jeanne Mathas

    Jeanne Mathas

    Curatrice de l'exposition "Les eaux composées", saison 4

    Jeanne Mathas a conçu l'exposition "Les eaux composées" comme une navigation entre "mémoire, mouvements et perception de la matérialité", s'inspirant de Victor Hugo pour qui la mer est "un composé de forces". Historienne de l'art spécialisée en art contemporain, diplômée de l'École du Louvre et titulaire d'un MBA international en management culturel, elle développe une approche curatoriale nourrie par ses recherches sur l'art écoféministe américain et ses ramifications queers.

     

    Son expertise, enrichie par son passage à Columbia University et son rôle d'administratrice au Wonder à Bobigny, révèle comment Rachel Altabas, Marina Mankarios, Zineb Mezzour, Jeanne-Sophie de Peretti et Joséphine Vallé Franceschi "arpentent les liens entre mémoire et matérialité". Co-fondatrice de l'association Nous sommes au regret, Jeanne Mathas orchestre un dialogue où "connaissances et intuitions frayent ensemble".

     

    À travers "Les eaux composées", elle mobilise ses recherches sur "la rémanence des images, les analogies et les refus dans la création contemporaine" pour révéler comment ces artistes font de "cette substance insaisissable" un "territoire d'investigation plastique et poétique". Son approche, enrichie par ses enseignements sur l'art textile ("À celleux qui tissent" à l'UCO d'Angers), transforme l'exposition en méditation bachelardienne où "les souvenirs se frottent au réel, jusqu'à l'altérer", créant un espace où chaque œuvre devient territoire de nouvelles mythologies contemporaines.

  • Barbara Musetti

    Barbara Musetti

    Curatrice de l'exposition "La vie des formes", saison 4

    Barbara Musetti a imaginé l'exposition "La vie des formes" comme une exploration de la matière et de ses transformations artistiques. Historienne de l'art, docteur et enseignante notamment à l'École du Louvre de Paris, elle s'inspire des écrits d'Henri Focillon pour révéler comment cinq artistes aux techniques différentes partagent un même "flair tactile" dans leur compréhension du monde.

     

    Son approche curatoriale met en lumière la façon dont chaque artiste dépasse "les phénomènes de surface pour saisir des relations plus profondes au monde". Elle a orchestré un dialogue subtil entre les pratiques de Solenne Jolivet, Camille Bertrand, Letizia Giannella, Meaghan Matthews et Lola Mercier, révélant comment leurs matières - du fil au verre soufflé, de la broderie aux encres sur soie - deviennent progressivement "matière de l'art".

     

    Dans son texte curatorial poétique, Barbara Musetti accompagne le visiteur dans la découverte de ces "voyages imaginaires" où les techniques se révèlent comme "développement organique de la vie des formes", créant des univers où la répétition du geste multiplie le savoir et où "les vies reprennent ainsi forme".