Helena Guy-Lhomme Française, 1980

Biographie

Formée à l'histoire de l'art à l'Ecole du Louvre, Héléna Guy Lhomme, s'est définie pendant plusieurs années par rapport à la peinture et à la céramique, avant de découvrir la matière, atypique pour beaucoup, qu'est la laine. C'est auprès d'artistes et d'artisans slaves qu'elle commence à la travailler alors qu'elle réside à Moscou dans un monde underground aujourd'hui anéanti où ses ateliers sont nichés dans des sous sols insoupçonnés et des usines désaffectées. Formée par ses pairs dans ces antres saturés de chaleur humaine et de virtuosité technique, de retour en France, elle complète sa formation par un DNSEP à l'ENSAPC.


Lorsque la pandémie la coupe de tout, la laine cardée s'impose comme une évidence cathartique. Matière vivante et écologique, fruit du travail d'une filière de production humaine et animale, les fibres de laine sont les liens qui la relient encore au monde extérieur. Ce medium fluide, qui évoque la féminité et le foyer, ultra plastique et ultra pictural qu'elle travaille par des dizaines de milliers de coups d'aiguille, lui offre un pouvoir démiurgique renouvelé. Et quand le quotidien se restreint, que vivre se résume à des rituels lancinants, peu à peu, le thème du repas et de la nourriture obnubile son travail dans une volonté d' interroger notre place au sein du vivant et la puissance de nos héritages culturels.


De s fascination d'enfance pour la nature morte hollandaise et les clair-obscurs du Siècle d'or espagnol, elle tire tout d'abord des décors en trompe-l'œil troublants de réalité. Puis, les pièces prennent un tournant résolument contemporain. Elles interrogent les corps et le féminin. L'artiste osculte son rapport à son propre corps, périssable, simultanément offert et oblitéré. Autant de sujets d'effroi que la laine vient progressivement réconcilier dans un éclat de rire, écho des vanités antiques. Tout passe... En 2023, le Mobilier National la convie à participer à la seconde édition de son exposition Les Aliénés. La DRAC IDF soutient sa résidence d'un an en entreprise auprès de Capgemini, et le JAD, collectif qu'elle rejoint en 2024, la sélectionne pour une résidence avec BilbaoArte dont la résultat sera présenté à l'automne 2025. En 2025, ses nouvelles recherches autour des arts forains seront soutenues par une bourse de l'ADAGP.