Yentele Paraguayen

Biographie

« Yentele. Comme un cri, le mot embrasse une écriture ». « Un dialogue entre la matière textile brute et le geste pictural ». Cécile Vaiarelli« Au commencement, il y a la toile. Une simple trame (…) Le défaut de la pièce de lin ancien est le point de départ de chaque oeuvre (…) Il s’agit de recouvrir par la peinture puis la broderie à la manière d’un palimpseste, ces manuscrits constitués d’un parchemin dont on fait disparaître les inscriptions pour pouvoir y écrire à nouveau ». Cécile Vaiarelli »Pourquoi le lin ancien ? Le lin ancien me parle. Il a son histoire, que j’ignore, son toucher, sa matière, son tissage. Bruts. Ses traces, son humanité. C’est un parchemin à lire, relire, réécrire. Il pourrait aussi être tendu sur châssis. Ne pas le tendre, c’est lui laisser sa nomadité. Mon travail est nomade. Un arte povera qui s’emporte, se roule ». »Je ne pense pas en terme de dessin mais d’épaisseur, de rugueux, d’opaque, de dense. Le tissu boit la peinture, le pinceau accroche le tissu. Une écriture nouvelle se fixe sur une écriture ancienne, marquée par le temps, la rouille, la décoloration ». 

Dans un souci de durabilité, Yentele travaille sur des toiles de lin anciennes, sur des fils déjà tissés mais oubliés, marqués par le temps et dont les traces servent de fil conducteur pour peindre de nouvelles traces à la manière d'un palimpseste. Au fil tissé se superpose un fil peint à l'acrylique et à l'encre tel un onguent cicatrisant, lui-même traversé par un fil qui brode, suture et répare. Un fil qui retisse le lien entre tissages anciens et nouveaux, entre matières délaissées et celles qui reprennent vie, entre gestes d'hier et d'aujourd'hui.

 
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