Manon Gignoux Française, 1989
Biographie
On parle souvent du vêtement comme d’une seconde peau. Manon Gignoux a poussé loin l’exploration de cette enveloppe textile qui suit nos gestes et déplacements et en dit long sur notre nature. Elle l’a nourri de volumes et en a fait des sculptures, a enregistré son empreinte et son âge, observé ses sutures pour en faire d’étranges tableaux monochromes, et l’a même enterré puis déterré pour en observer les cicatrices du temps. Elle l’a interrogé, en somme, pour mieux l’incarner à travers ses sculptures, photographies, dessins, installations, écrites, vidéos et performances. Tout a commencé par un tas de vêtements et d’objets trouvés par cette ancienne étudiante en stylisme en bas d’un immeuble. Toute l’histoire de sa propriétaire, l’empreinte de son corps, s’y lisait, gravés en filigramme dans la toile. Ces véritables substituts du corps, tout en présence-absence, en mouvement, en gestes et en traces sont collectés et signent les premiers détournements textiles de l’artiste. S’ensuivent d’autres installations et sculptures textiles où l’on peut admirer haillons, effilochages, plis, drapés, accrocs, reprises et empiècements sous l’œil du vivant. De cette relation sensuelle à la matière, Manon Gignoux a développé un intérêt grandissant pour le corps.
Les photographies des anonymes voient ainsi leur corps prolongé par le dessin. Puis inspirée par la pratique du mouvement sensoriel et de l’improvisation dansée, elle se met à suivre les motions et pulsations de son propre corps pour les enregistrer. Elle relève ainsi les traces et les contours de son corps à genoux sur le papier. Peu à peu toutes ces expériences la mènent à redessiner ces formes et présences au graphite, à l’aquarelle ou dans un mélange d’encres noires et bleues sur papier blanc. Le vêtement et l’absence-présence des corps, les mouvements, les empreintes s’y présentent d’un trait souple et gracile, à la limite du fragile.
Sobres, sensuelles, atemporelles, au seuil du visible et de l’invisible, les œuvres de Manon Gignoux s’offrent entre expression et abstraction, et toujours habitées d’un souffle.
Les photographies des anonymes voient ainsi leur corps prolongé par le dessin. Puis inspirée par la pratique du mouvement sensoriel et de l’improvisation dansée, elle se met à suivre les motions et pulsations de son propre corps pour les enregistrer. Elle relève ainsi les traces et les contours de son corps à genoux sur le papier. Peu à peu toutes ces expériences la mènent à redessiner ces formes et présences au graphite, à l’aquarelle ou dans un mélange d’encres noires et bleues sur papier blanc. Le vêtement et l’absence-présence des corps, les mouvements, les empreintes s’y présentent d’un trait souple et gracile, à la limite du fragile.
Sobres, sensuelles, atemporelles, au seuil du visible et de l’invisible, les œuvres de Manon Gignoux s’offrent entre expression et abstraction, et toujours habitées d’un souffle.